Assedic my big big love
Ce matin, enfin ce midi, je me suis armée de tout mon courage, et je suis allée m'inscrire aux Assedic. C'était presque aussi bien que dans mes rêves. J'arrive, après 20 minutes de marche à pied bien réchauffante, au lieu dit. Une file d'attente d'au moins 30 personnes devant... un distributeur, ouf, c'est pas pour moi; je rentre dans l'antre. Mmmh... la file devant "l'acceuil", par contre, c'est pour moi. "Boh, ça va, je suis 8ème" me dis-je, naïvement. C'était sans compter que je suis dans le sein du sein de l'administration!
Les gens autour de moi sont sympas, tout le monde patiente très patiemment, la dame de l'accueil a l'air très gentille, mais un peu bavarde, chaque cas est examiné avec soin. Tout à coup, une fille surgit, elle vient de l'extérieur, de la file qui attend devant un distributeur. Elle gueule "c'est pas normal, le distributeur marche pas! Ya plus de feuilles dedans, c'est une honte, j'attend comme une chienne, c'est pas parcequ'on a pas de boulot qu'on doit être traitée comme ca, mais moi en plus j'ai un boulot mais chuis venue pour un ami". Bref. Bien remontée, elle balance tout ça à la dame de l'acceuil, celle qui va pas déjà très vite. Pendant 20 minutes elles se sont pris le bec, l'une arguant qu'elle etait enseignante, que c'était honteux blablabla, l'autre répondant qu'on parlait pas comme ça aux gens blablablabla. En attendant derrière moi des gens arrivaient, et prenaient leur tour, devant moi, toujours 7 personnes. Tout le monde patiente, fait son commentaire, tente de rester zen, avec plus ou moins de succès suivant sa nature, et sa position dans le conflit.
Finalement la machine remarche (je crois) et ma file avance (enfin).
Je comprend que la dame de l'accueil essaye de répondre à chaque personne, et que quand c'est trop long, elle te donne un ticket, et tu vas attendre dans une autre pièce. J'ai droit à un ticket, je vais attendre dans une autre pièce. Là commence la deuxième phase du calvaire, celle où il faut pas craquer, tu as déjà donné beaucoup, ce serait dommage. J'ai alors très faim. Je suis arrivée à 12h10, et il est 12h50. Je me dis à 13h30 je suis sortie, et je fais mentalement mon parcours de retour, en imaginant bien tous les trucs où je pourrais m'arrêter pour m'acheter à manger. "ah oui, là ils font un super sandwich poulet-poivrons, un peu cher mais trop bon, mmh un ptit hamburger se refuserait pas, aujourd'hui il y aurait cas de force majeure, argh! cet indien fait de trop bonnes brochettes!" etc etc etc. Pendant très longtemps. Il fait de plus en plus froid. J'ai faim et j'ai froid.
Jusqu'à ce que BbbbbbbbippPP le panneau lumineux fasse ce bruit horrible mais libérateur quand c'est ton numero qui s'affiche dessus. Tel un zombie anémié, je me dirige vers le bureau de la dame qui fera mes papiers en à peine 5 minutes. D'une main tremblante et blanche je signe trois feuilles. C'est tout? Je peux partir vous êtes sur?
Et avant le 20 septembre, je dois me rendre à l'ANPE pour avoir un entretien. Inutile de dire qu'il est impossible de prendre rendez-vous, faut se presenter comme une fleur à l'agence... attendre trois heures à l'acceuil, prendre un ticket pour re-attendre des plombes.
Je pense que ce système est fait pour tester la resistance au neant, au rien, au trou noir spatio-temporel de l'univers.
Les gens autour de moi sont sympas, tout le monde patiente très patiemment, la dame de l'accueil a l'air très gentille, mais un peu bavarde, chaque cas est examiné avec soin. Tout à coup, une fille surgit, elle vient de l'extérieur, de la file qui attend devant un distributeur. Elle gueule "c'est pas normal, le distributeur marche pas! Ya plus de feuilles dedans, c'est une honte, j'attend comme une chienne, c'est pas parcequ'on a pas de boulot qu'on doit être traitée comme ca, mais moi en plus j'ai un boulot mais chuis venue pour un ami". Bref. Bien remontée, elle balance tout ça à la dame de l'acceuil, celle qui va pas déjà très vite. Pendant 20 minutes elles se sont pris le bec, l'une arguant qu'elle etait enseignante, que c'était honteux blablabla, l'autre répondant qu'on parlait pas comme ça aux gens blablablabla. En attendant derrière moi des gens arrivaient, et prenaient leur tour, devant moi, toujours 7 personnes. Tout le monde patiente, fait son commentaire, tente de rester zen, avec plus ou moins de succès suivant sa nature, et sa position dans le conflit.
Finalement la machine remarche (je crois) et ma file avance (enfin).
Je comprend que la dame de l'accueil essaye de répondre à chaque personne, et que quand c'est trop long, elle te donne un ticket, et tu vas attendre dans une autre pièce. J'ai droit à un ticket, je vais attendre dans une autre pièce. Là commence la deuxième phase du calvaire, celle où il faut pas craquer, tu as déjà donné beaucoup, ce serait dommage. J'ai alors très faim. Je suis arrivée à 12h10, et il est 12h50. Je me dis à 13h30 je suis sortie, et je fais mentalement mon parcours de retour, en imaginant bien tous les trucs où je pourrais m'arrêter pour m'acheter à manger. "ah oui, là ils font un super sandwich poulet-poivrons, un peu cher mais trop bon, mmh un ptit hamburger se refuserait pas, aujourd'hui il y aurait cas de force majeure, argh! cet indien fait de trop bonnes brochettes!" etc etc etc. Pendant très longtemps. Il fait de plus en plus froid. J'ai faim et j'ai froid.
Jusqu'à ce que BbbbbbbbippPP le panneau lumineux fasse ce bruit horrible mais libérateur quand c'est ton numero qui s'affiche dessus. Tel un zombie anémié, je me dirige vers le bureau de la dame qui fera mes papiers en à peine 5 minutes. D'une main tremblante et blanche je signe trois feuilles. C'est tout? Je peux partir vous êtes sur?
Et avant le 20 septembre, je dois me rendre à l'ANPE pour avoir un entretien. Inutile de dire qu'il est impossible de prendre rendez-vous, faut se presenter comme une fleur à l'agence... attendre trois heures à l'acceuil, prendre un ticket pour re-attendre des plombes.
Je pense que ce système est fait pour tester la resistance au neant, au rien, au trou noir spatio-temporel de l'univers.